Plusieurs origines peuvent être trouvées au patronyme selon la région dont sont issus les ancêtres des porteurs. Ainsi une explication peut être valable pour les descendants d'une souche et une autre pour les descendants d'une autre souche.
Nous savons, grâce à l'étude généalogique menée dans la Vienne, que le nom peut provenir de la transformation du patronyme JORAN en JORAND pour former ensuite JOURAND. On relève le nom JORAN, sous sa forme latinisée JORANNUS au XIème siècle. Il donne comme variante JORAND, JORANT et JURANDON (diminutif). En Bretagne, il donne comme variante d'une part JORAND et d'autre part JOURAN. Nous pouvons donc légitimement nous interesser au patronyme JORAN (ou de sa variante JORAND) dont il existe plusieurs explications quant à son origine.
Dans certaines régions joran désigne un vent : vent du matin en Franche-Comté, vent d'ouest en Savoie, vent du nord ou du nord-ouest descendant vers le soir des
hauteur du Jura en Suisse romane, dans la région de Neuchâtel où il s'appelle dzoran, en patois vaudois. Son éthymologie, tout comme celle de la chaîne
de montagne du Jura le fait dériver du celtique juris, bas latin juria, patois dzor, signifiant forêt d'altitude. Par contre rien ne permet
de savoir si le patronyme provient effectivement du vent.
Si cette origine est envisageable pour les JOURAND issus de ces régions, l'est-elle dans la Vienne ? Existait-il un vent appellé joran dans cette région ?
En Suisse encore, à Fribourg est cité en 1399 un bourgeois tisserand, Johannes JORANT qui aurait prit pour patronyme le prénom de son père, Jorandy d'ARBEWI. Selon les "Annales Fribourgeoises" (1956, pp. 51 et 52), on retrouve ce patronyme en 1477 sous une autre graphie : "[En 1477], Hansi Yorant, de Muschels, hameau de St-Sylvestre, vit arriver chez lui, à Muschels, le chirurgien Pierre Bergeret, un barbier, le banneret Hansi Espagniod, deux membres du Conseil des Soixante, le grand sautier et le petit sautier; devant cet aéropage, l'esseyour Bergeret déclara que Yorant était atteint de la lèpre".
Plus généralement, les JORAN suisses forment d'anciennes familles originaires des cantons de Fribourg et de Vaud, dont certaines possèdent un blason ("D'azur à un poisson d'argent", "De gueules à une grappe de raisins d'or tigée et feuillée de sinople"). En 1819, Jean Jorand, originaire de Chésalles et âgé de 46 ans, s'embarque pour la colonie suisse de Nova Friburgo au Brésil ("La Genèse de Nova Friburgo", M. Nicoulin). Peut-être les JOURAND brésiliens en sont-ils issus ?
Il est interessant de trouver des lieux ayant une sonorité proche d'un nom car la toponymie explique parfois l'origine d'un patronyme. En effet, lors de la formation des noms de famille, une personne peut s'être vue affubler du nom de son lieu d'origine (après une migration par exemple), du nom de son lieu d'habitation (un lieu-dit isolé) ou du nom d'une propriété (un champ par exemple). Il existe ainsi :
Bien que ces lieux soient situés dans des régions éloignées des berceaux des JOURAND, ils prouvent que ce nom n'est ni exceptionel ni confiné dans une aire donnée. Une origine toponymique ne peut donc pas être exclue et une éthymologie autre que celles présentées ici est possible.
Dans les Côtes d'Armor, il existe deux saints quasiment oubliés de nos jours, portant le prénom Jorand. Le premier, honoré le 28 mai, mourrut seul dans sa chapelle de Plouëc (maintenant Plouëc-du-Trieux). Le second, fêté le 2 novembre, était un moine bénédictain, ermite à Kergrist puis à Pédernec qui mourrut en 1340. Jorand serait l'équivalent breton du prénom français Germain, et dont le féminin pourrait être Jorane.
Si l'originie du prénom peut sans doute être évoquée pour le patronyme JORAND dans les Côtes d'Armor, peut-elle l'être aussi pour le patronyme JOURAND ?
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